Espace couleur et poésie

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Les fleurs dans l´art

           

   C´est en Asie, et plus précisément en Chine, que sont produits, au Xe siècle, les premiers paysages garnis de fleurs, figurées avec une précision et un réalisme saisissants. Depuis cutte époque, les fleurs et les plantes n´ont cessé d´être pour les artistes de l´Extrême-Orient, l´une des principales sources d´inspiration  esthétique. Parmi les grands maîtres du genre, citons le «peintre des fleurs», Yun Shoupin (1633-1690). iris, lotus, fleurs de pêcher et de prunier, tantôt monochromes, tantôt à l´entre rehaussée de couleurs tendres… Ses représentations de fleurs présentent des surfaces colorées se chevauchant, des tons dégradés se mêlant subtilement, créant des effets de volume très réalistes.

   Toutes illustrent l´attention portée par l´artiste au détail et au rendu naturel . Yun Shoupin disait : « Je crois que c´est seulement en poussant la représentation réaliste jusqu´à ses ultimes limites que l´on peut transmettre l´essence d´une fleur.»

 

En Europe, au temps de la Renaissance

   Avec la Renaissance italienne et l´essor de la tradition naturaliste propre aux écoles des Flandres et du Nord, la peinture des fleurs devient presque un genre à part entière. Les fleurs sont désormais répertoriées, étiquetées et soigneusement examinées.  On les contemple pour elles-mêmes, individuellement dans leur complexité et leur beauté. Au XVe siècle, les peintres introduisent, dans leurs tableaux religieux, des motifs de bouquets dont le rendu est d´une étonnante vérité. Sur les marges des livres enluminés, apparaissent des pâquerettes, violettes, pensées et roses animées d´un même soucis de naturalisme. Ce sont de vraies corolles figurées avec force détails telles qu´elles ont été cueillies et examinées. Parmi les artistes les plus virtuoses dans ces études de fleurs, citons les frères Van Eyck, Jean Fouquet et Albrecht Dürer qui ont signé d´authentiques représentations de fleurs qui témoignent de réels progrès du naturalisme pictural. Au XVIe siècle, les botanistes et leurs illustrateurs emboîtent le pas aux avancées des peintres ; quantité de nouveaux traités voient le jour.

Les bouquets des peintres hollandais

Au XVIIe siècle, l´art du bouquet déployant de nombreuses corolles exotiques et coûteuses, connaît un essor sans précédent. Cette effervescence autour des fleurs exotiques encourage la production de tableaux représentant des bouquets. On raconte d´ailleurs que les premiers tableaux floraux auraient été inventés à Anvers pour une amatrice de tulipes qui aurait commandé à Jan Bruegel (1568-1625) des essences de fleurs qu´elle ne pouvait s´offrir.

Le XVIIe siècle est dominé par les grands maîtres des écoles du Nord tel Jan Bruegel, passionné par le langage symbolique des fleurs, et le Hollandais Ambrosius Bosschaert qui place ses bouquets dans des niches sur fond de paysage. Tous ces artistes de talent ont un point commun : le fait de n´avoir jamais vu les bouquets de fleurs lumineux qu´ils peignent ; car ceux-ci sont le fruit de leur imagination, des arrangements invraisemblables éclairés par d´irréels jeux de lumière.

L´âge d´or des dessins botaniques

  Au XVIIIe siècle, la nature morte et les tableaux de fleurs acquièrent une identité propre en tant que genre artistique. En Hollande, Jan Van Huysum se distingue par ses compositions florales éclairées par un arrière-plan lumineux. La production française est dominée par l´œuvre de Jean-Baptiste-Siméon Chardin qui balaie tous les poncifs pour proposer des tableaux représentant un monde réel.

  Le XVIII e siècle est aussi l´âge d´or des dessins botaniques suscités par la mode des collections horticoles et la multiplication des jardins botaniques tant publics que privés.

 

Du XIXe à l´oree du XXe siècle

  A partir du XIXe siècle, la peinture des fleurs est pratiquée par tous les artistes, avec plus ou moins de constance. Cézanne, Gauguin puis les impressionnistes, notamment, ne dédaignent pas la réaliser : Bazille, Caillebotte, Morisot, Monet, Renoir, Vincent Van Gogh … Ce dernier a livré une œuvre particulièrement expressive où les fleurs participent à un élan plus que naturel. Son intérêt pour les compositions florales lui a été inspiré par son étude, dès les années 1886, des tableaux de fleurs déjà reiches en matière de Monticelli.

Claude Monet, avec sa série des Nymphéas, utilise lui aussi le thème des fleurs pour expérimenter de nouveaux modes d´expression, où le sujet disparaît devant la lumière, l´émotion, l´atmosphère qu´il dégage.

 

 

 

 



06/02/2008
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